Cancer, ménopause, vagin… ou comment lutter contre le syndrôme de l’abricot sec !

Cancer, ménopause, vagin… ou comment lutter contre le syndrôme de l’abricot sec !
Article : Stéphanie Ribeiro

Entre autre sujet dont on ne parle presque jamais dans l’après cancer féminin, il y a celui de l’abricot sec…ou comment la ménopause induite par la chimiothérapie ou provoquée par l’hormonothérapie transforme ton vagin en zone aride rendant parfois la pénétration douloureuse voir quasi impossible (ce qui n’est pas le but recherché, on est toutes d’accord là-dessus).

Entre autre inconvénient, il y aussi les mycoses à répétition car notre vagin devient plus fragile et vulnérable aux infections en tout genre…Youpi !! Beau programme en cette période estivale où nous aussi, nous avons envie de profiter des baignades sans nous prendre la tête.

Revenons quand même à ce que je considère comme étant le nerf de la guerre…Retrouver une vie sexuelle épanouie malgré les traitements et cette sacrée ménopause…Mais en réalité le sujet intéresse peu, il est quasi passé sous silence…En témoigne les réactions parfois gênées du corps médical face aux interrogations des patientes. Après tout, on vous a guéri du cancer alors vos problèmes vaginaux, comprenez, ce n’est pas la priorité…Sauf que cela concerne quasi toutes les femmes au moment de la ménopause…Mesdames, des solutions existent, lisez plutôt…

Pensons tout d’abord aux gels lubrifiants « classiques » sans hormone (type Mucogyne). Pour les plus « nature » d’entre nous, il semblerait que l’huile de coco bio soit très efficace. Je tairais ma source qui est unanime et vous laisse tester par vous-même cette option.

Même si ça peut aider au « moment clé », le gel a une action de courte durée….

Il existe aussi des gels à hydratation vaginale longue durée type Replens qui lubrifient et hydratent le vagin pendant plusieurs jours… Pour les plus performantes d’entre nous !

Blague à part, sortir son gel du tiroir au moment « wahou » peut vite refroidir l’ambiance… qui n’est déjà pas torride avouons-le, car notre libido est devenue capricieuse pour ne pas dire inexistante !

Je passerai donc rapidement sur les traitements hormonaux locaux sous forme d’ovules, de crème ou de comprimés vaginaux pas très pratiques, qui laissent des traces dans le fond de notre petite culotte et nous obligent à rester allongées après introduction pour plus d’efficacité…Dans tous les cas, rappelons qu’avec un cancer hormonodépendant, l’avis de l’oncologue est requis même s’il s’agit d’hormones faiblement dosées, prises en local.

the solution

Nous arrivons maintenant à ce qui me semble être « the solution », je veux parler bien sûr du laser CO2 fractionné introduit en France par le Dr Michel Mouly (breveté sous le nom de Monalisa Touch) : https://www.docteurmouly.com/laser-vaginal.php.

« Le laser vaginal est un traitement qui a révolutionné la prise en charge de la sécheresse vaginale ou atrophie vaginale. Celle-ci survient fréquemment après un cancer gynécologique ou mammaire, après un accouchement ou au moment de la ménopause, en raison de la chute hormonale. Le laser Mona Lisa mis au point par les laboratoires Deka en 2013 présente de nombreux avantages pour soulager les patientes et améliorer la qualité de leur vie intime. Le Docteur Michel Mouly est l’un des rares spécialistes à proposer ce traitement innovant à sa patientèle, réalisé sans anesthésie dans son cabinet de gynécologie à Paris. »

Cette technique consiste à insérer un tube de 2 cm de diamètre dans le vagin jusqu’au col de l’utérus. Celui-ci est ensuite retiré progressivement à mesure qu’il envoie un rayon laser sur la paroi vaginale. Le laser entraîne une microabrasion indolore, obligeant la muqueuse a refabriquer des fibres élastiques, des fibres de collagène, de l’acide hyaluronique et des micro-vaisseaux sanguins jouant un rôle dans la lubrification.

La promesse : en 3 séances environ, espacées de 4 à 6 semaines, la paroi vaginale retrouve sa fraîcheur d’antan…Et ça, sans douleur et donc sans anesthésie…Prévoir tout de même une séance de rattrapage entre 8 à 15 mois plus tard…Et un sacré budget (de 250 à 350 euros la séance non prise en charge par la sécurité sociale).

Des études scientifiques sont actuellement en cours pour prouver son efficacité sur les femmes avec des antécédents de cancer afin d’obtenir son remboursement par la sécurité sociale…Mais le chemin est long, et même si, croisons les doigts, le laser sera considéré à terme non pas comme un soin de confort mais un véritable soin de support, sa prise en charge n’en sera pas forcément effective (voyons ce qui se passe avec les autres soins de support qui soulagent au quotidien les patients des effets secondaires liés au traitement du cancer).

Autre option, les infiltrations d’acide hyaluronique dérivées de la médecine esthétique. Elles sont réalisées dans la paroi vaginale postérieure, sur quelques centimètres seulement, à l’aide d’un acide hyaluronique spécifique. Une seule séance peut suffire à retrouver un certain confort sexuel. Le bémol : le coût est le même que le traitement complet du laser et il faut refaire une séance au bout de 8 mois minimum.

Enfin, je ne peux pas terminer cet article sans évoquer la radiofréquence thermocontrôlée qui consiste à chauffer la muqueuse pour stimuler la formation de collagène (compter 800 euros la séance) ou encore la phytothérapie par diodes qui « dynamiserait les tissus ».

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive…Mais retenons tout de même que l’activité sexuelle régulière permet aussi d’augmenter la vascularisation vaginale et un apport en acides gras… Alors j’ai envie de vous dire allons-y…Et surtout parlons en davantage, ça ne doit plus être un sujet tabou ! Sortir de la maladie c’est aussi pouvoir retrouver une vie sexuelle épanouie.

Stéphanie Ribeiro

3 commentaires sur “Cancer, ménopause, vagin… ou comment lutter contre le syndrôme de l’abricot sec !”

  1. Nathalie dit :

    Merci Stéphanie pour cet article…simple et sans tabous. Bravo ! Je n’ai pas connu de traitements anti-cancereux mais la ménopause…ça me parle ! Un grand merci d’y avoir pensé aussi, Stéphanie.

  2. Véronique Serrano dit :

    Merci pour cet article que je trouve juste top
    Nous ne parlons malheureusement pas suffisamment de ces désagrément qui ont pourtant leur importance dans la vie de chaque femme
    Merci merci merci

    1. lejourdapres dit :

      Merci pour votre commentaire Véronique, en effet ce sujet est peu abordé mais petit à petit les sujets plus ou moins tabous sont évoqués.

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